France-Birmanie
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++ dernières mises à jour juin 2012 ++

Aung San Suu Kyi reçoit son Prix Nobel, 21 ans après qu'il lui eut été décerné
18 juin 2012

Nous vous avons attendu si longtemps, Madame …” s'exclama en ouverture de son discours le Président du Prix Nobel, Thorbjorn Jagland. Les règles du Prix Nobel, devait-il rappeler, font que si un lauréat ne peut se rendre à Oslo pour recevoir son Prix, il doit le faire dans les 6 mois. Pour Suu Kyi, il fallut attendre…21 ans.

21 ans de détention aux mains de la Junte militaire birmane, 21 ans de souffrances et de solitude loin des siens, 21 ans d'attente et d'espoir. Mais elle l'avait promis, son premier voyage hors de Birmanie serait pour la Norvège, là où son fils aîné Alexander avait reçu en son nom, il y a 21 ans, le Prix Nobel de la Paix, mais où il lui fallait encore prononcer son discours d'acceptation du Prix.

? Lire la suite sur le blog de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam

 

 

Première mission de l'AFD en Birmanie
30 mai 2012

Suite à l'autorisation donnée à l'AFD d'intervenir en Birmanie, une première mission s'est rendue dans ce pays du 14 au 18 mai. Elle a été l'occasion d'échanger avec l'ensemble des partenaires au développement réunis à Mandalay, ainsi qu'avec plusieurs ministres du Gouvernement birman (Santé, Agriculture et Irrigation, Plan et Développement Economique). La mission a également pu rencontrer la municipalité de Rangoun et des ONG françaises actives en Birmanie.

Des perspectives de financement de projets ont pu être identifiées dans les secteurs de la santé, de l'agriculture, de l'eau et de l'assainissement, en partenariat étroit avec d'autres acteurs, au premier rang desquels la Banque Asiatique de Développement.

? Lire le communiqué de presse de l'AFD

 

L'UE suspend la plupart de ses sanctions contre la Birmanie
23 Avril 2012

L'Union européenne a suspendu ce lundi 23 avril 2012 à Luxembourg la plupart des sanctions contre la Birmanie. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE souhaitent ainsi saluer les efforts du pouvoir à Naypidyaw et encourager le processus de réformes démocratiques. Mais l'UE reste vigilante.

? Lire la suite de l'article sur le site de RFI

 

Elue députée, Aung San Suu Kyi entre dans l'Histoire
2 avril 2012

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a été élue députée de la chambre basse du parlement birman, selon les médias d'Etat lundi, au terme d'élections partielles observées par le monde entier qui se sont transformées pour elle en triomphe historique.

La télévision d'Etat, citant la commission électorale, a confirmé ce que son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avait annoncé dès dimanche soir: la lauréate du prix Nobel de la paix intègre l'appareil politique légal de son pays, pour la première fois de sa vie.

La LND a remporté au moins 40 des 44 sièges qu'elle briguait. Les résultats dans les cinq autres circonscriptions, sur les 45 en jeu, seront annoncés plus tard.

? Lire la suite de l'article sur le site du Point

 

L'AFD autorisée à intervenir en Birmanie
28 mars 2012

Le Comité d'Orientation Stratégique de l'AFD du 22 mars a autorisé l'Agence à intervenir en  Birmanie pour une durée de quatre ans au titre du mandat « pays en sortie de crise ». Ses interventions devraient prendre la forme de subventions et se concentrer sur les secteurs de l'agriculture, l'environnement et la santé.

? Lire l'article « La Birmanie s'ouvre aux investisseurs étrangers » sur le site des Echos

 

Audition de l'Ambassadeur Thierry Mathou au Sénat
7 février 2012

Le groupe interparlementaire France Asie du Sud-Est et la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées du Sénat ont conjointement auditionné Thierry Mathou, Ambassadeur de France en Birmanie.

Cette audition a été l'occasion, pour les sénateurs, de tirer un premier bilan du processus de démocratisation engagé par le régime birman depuis plusieurs mois, qui s'est notamment traduit par l'amorce d'un dialogue avec Mme Aung San Suu Kyi, figure emblématique de la lutte pour la démocratie en Birmanie et Prix Nobel de la Paix, ainsi que par des libérations de prisonniers politiques.

? Lire le compte-rendu de l'audition sur le site du Sénat

 

 

 

Visite officielle d'Alain Juppé en Birmanie

16 janvier 2012

Le Ministre d'Etat, Ministre des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, s'est rendu en visite officielle en Birmanie du 14 au 16 janvier. C'est la première fois qu'un Ministre des Affaires étrangères français se rend dans ce pays – une visite rendue possible par le processus de réformes engagé par le régime birman. Après avoir remis à Aung San Suu Kyi les insignes de commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur, il a rencontré différents représentants de la société civile birmane et de la communauté française. Il s'est également entretenu avec le Président birman, Thein Sein, et le Ministre des Affaires étrangères Wunna Maung Lwin, ainsi qu'avec les présidents des deux chambres du Parlement.

•  Lire le compte-rendu de ce déplacement sur le site du Ministère des Affaires étrangères

 

Nicolas Sarkozy s'entretient par téléphone avec Aung San Suu Kyi

13 janvier 2012

Le Président Sarkozy a annoncé à Aung San Suu Kyi qu'il souhaitait que lui soient remis les insignes de Commandeur dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur, en témoignage de son engagement exemplaire en faveur de la démocratie en Birmanie. Marquant son soutien au processus de réformes engagées dans ce pays, il s'est réjouit de la décision des autorités birmanes de libérer un grand nombre de prisonniers politiques, tout en rappelant la vigilance et les attentes très fortes de la France en matière de libéralisation politique et d'amélioration du respect des Droits de l'Homme.

•  Voir le communiqué de presse de l'Elysée

 

Aung San Suu Kyi pourra se présenter aux législatives partielles

6 janvier 2012

L'opposante Aung San Suu Kyi a reçu jeudi le feu vert définitif du régime birman pour se présenter aux élections d'avril, témoignant de son espoir de voir émerger dans son pays, de son vivant, une véritable démocratie.

La lauréate du prix Nobel de la paix devait s'entretenir en fin de journée avec le chef de la diplomatie britannique, William Hague, en visite officielle un mois après son homologue américaine Hillary Clinton, pour tenter de conforter des réformes politiques spectaculaires.

•  Lire la suite de l'article sur le site de France 24

 

Libre, Aung San Suu Kyi doit affronter plusieurs défis

13 novembre 2010

En Birmanie, Aung San Suu Kyi, libérée ce samedi 13 novembre 2010, va être confrontée à un paysage politique très différent de celui qui prévalait avant sa dernière période de liberté entre 2002 et 2003. Si la junte est plus forte que jamais, l'opposition politique au régime militaire s'est diversifiée. Aung San Suu Kyi va devoir définir une nouvelle stratégie en accord avec ses compagnons de route politiques.

•  Lire la suite de l'article sur le site de RFI

 

  Thierry Mathou, nouvel ambassadeur de France en Birmanie

15 octobre 2011

Thierry Mathou sera, à compter de janvier prochain, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de l'Union de Birmanie. Sa fine connaissance de la Chine (où il a été attaché économique de 1993 à 1996, deuxième puis première secrétaire de 1999 à 2004, et consul général à Shanghai de 2006 à 2010) et sa compétence de chercheur associé au CNRS, spécialisé en géopolitique du monde himalayen et de ses confins (Myanmar et Pakistan) seront sans nul doute des atouts importants pour conduire notre action diplomatique en Birmanie.

 

Réponse à la question écrite de Michel Billout : « Situation politique en Birmanie »

26 août 2010

Texte de la question écrite n° 13523 de M. Michel Billout (Seine-et-Marne - CRC-SPG) publiée dans le JO Sénat du 20/05/2010 :

M. Michel Billout attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la situation politique très préoccupante en Birmanie. La Ligue nationale pour la démocratie, principal parti de l'opposition birmane, parti de Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, n'est plus autorisée à exister depuis le 7 mai dernier, aux termes de la loi sur les partis imposée par la junte militaire au pouvoir. Cet événement discrédite totalement la première élection depuis 20 ans qui devrait être prochainement organisée en Birmanie. Dans ce contexte, elle ne pourra avoir de valeur démocratique. La situation d'atteinte intolérable aux droits de l'homme qui règne dans ce pays à l'encontre des opposants politiques comme des minorités ethniques se trouve ainsi renforcée.

Compte-tenu de cette situation nouvelle, il souhaiterait savoir :

- si le gouvernement français compte reconnaître la qualification de crimes contre l'humanité que le rapporteur spécial de L'ONU a récemment employée pour caractériser la situation dramatique en Birmanie. Dans l'affirmative, la France soutiendra-t-elle la création d'une commission d'enquête des Nations unies sur les crimes de guerre contre l'humanité commis dans ce pays ?

- si la France soutient le principe de l'instauration d'un embargo mondial sur les armes à destinations de la Birmanie.

- si la France refusera de reconnaître la légitimité des élections qui seront prochainement organisées en Birmanie, comme se sont déjà engagés à le faire l'Australie et les États-Unis d'Amérique.

Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes, publiée dans le JO Sénat du 26/08/2010 :

La France, avec ses partenaires européens, est gravement préoccupée par la situation des droits de l'homme en Birmanie, notamment de la situation des prisonniers politiques et des modalités d'organisation des prochaines élections. M. François Zimeray, ambassadeur pour les droits de l'homme, a adressé, lors de la mission qu'il a effectuée en Birmanie, en mars 2010, à la demande du ministre des affaires étrangères et européennes, un message de fermeté : nous avons demandé aux autorités birmanes de faire le choix du dialogue et du respect de la démocratie, et appelé à l'arrêt de toute forme d'intimidation à l'égard de la population. Sur le plan international, la France a fermement soutenu la résolution sur la situation des droits de l'Homme en Birmanie, présentée par l'Union européenne (UE) dans le cadre de la 13e session du Conseil des droits de l'Homme. La France soutient pleinement les travaux du rapporteur spécial mandaté par le CDH, M. Tomas Quintana, pour traiter de la situation des droits de l'Homme en Birmanie et se félicite du renouvellement de son mandat en mars dernier. Dans son dernier rapport, publié en mars 2010, M. Quintana souligne que, compte tenu de la persistance de violations graves des droits de l'Homme dans un climat de totale impunité, les Nations unies pourraient envisager la possibilité de mettre en place une commission d'enquête internationale chargée d'établir les faits quant à d'éventuels crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il ne précise pas toutefois l'organe des Nations unies qui pourrait être envisagé. La France étudie cette proposition avec toute l'attention qu'elle mérite. La France serait favorable à la mise en place d'un embargo mondial sur les armes à l'encontre de la Birmanie. L'UE a, dès 1989, suspendu ses relations militaires avec la Birmanie, et a mis en place un embargo sur les exportations d'armes en 1990, que la France applique scrupuleusement. Nous partageons vos préoccupations concernant les prochaines élections, les premières depuis celles de 1990, remportées par le parti de Mme Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la Démocratie (LND). La France a rappelé que le processus électoral ne saurait être crédible et démocratique que si tous les acteurs politiques pouvaient pleinement et librement y participer. Nous avons réitéré notre appel à un véritable dialogue politique entre le Gouvernement et l'opposition, ainsi qu'avec les minorités ethniques, seule façon de garantir un cadre acceptable pour la tenue des prochaines élections. La France a exprimé sa condamnation la plus ferme des nouvelles lois électorales promulguées le 8 mars 2010, qui ne créent pas les conditions d'un processus ouvert à tous les acteurs politiques, n'assurent pas les garanties d'un minimum de crédibilité et ont mené à un retrait de la LND des élections. La France continuera d'appeler les autorités birmanes à faire le choix du dialogue et du respect de la démocratie plutôt que de s'engager dans l'impasse d'un durcissement politique dont la principale victime est le peuple birman.

Réponse à la question écrite de Joëlle Garriaud-Maylam : « Possibilité d'action de la France face à la crise humanitaire en Birmanie»

5 novembre 2009

Texte de la question écrite n° 09215 de Mme Joëlle Garriaud-Maylam (Français établis hors de France - UMP) publiée dans le JO Sénat du 18/06/2009 :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les actions envisageables face à la crise politique et humanitaire qui sévit actuellement en Birmanie. Tandis que les rescapés du cyclone Nargis s'efforcent encore de reconstruire leurs vies, les minorités ethniques continuent de vivre dans une grande pauvreté et le terrible conflit qui embrase l'est du pays ne cesse de produire de nouveaux réfugiés. En dépit de cette situation d'urgence humanitaire, la Birmanie ne reçoit qu'une aide internationale dérisoire de 2,7 dollars par habitant et par an (contre plus de 50 dollars au Cambodge).

La junte birmane, qui affecte moins de 5 % de son budget à des programmes de santé et d'éducation, dispose elle d'importants revenus, en particulier grâce à l'exploitation du gazoduc opéré par Total. Elle souhaiterait donc savoir s'il ne serait pas possible d'envisager une mise sous séquestre de ces revenus, comme l'autorise la Charte des Nations Unies dans son chapitre VII, afin de l'allouer à des programmes humanitaires. La mise en place d'un tel dispositif permettrait, sans menacer les intérêts français ni priver le pays de ses revenus, d'aider efficacement la population birmane et de réduire les agissements néfastes de cette junte birmane « éminemment condamnable », selon les termes utilisés par le Président de la République.

Il lui semble que la France, dans la droite ligne de sa tradition de défense des droits de l'Homme, s'honorerait de porter une telle proposition devant le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies.

Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes, publiée dans le JO Sénat du 05/11/2009 :

La France a déjà, par le passé, examiné la possibilité de mettre sous séquestre les revenus du consortium qui exploite le gisement gazier de Yadana. Cette option se heurte cependant à plusieurs contraintes. La mise en place d'un compte séquestre suppose l'accord des membres du Conseil de sécurité, dont la Chine et la Russie. Cet accord n'existe pas aujourd'hui. Cette option suppose aussi par ailleurs l'accord des membres du consortium, la société américaine Chevron et l'entreprise thaïlandaise PTTEP notamment. Compte tenu de ces difficultés, il paraît nécessaire de concentrer notre aide aux populations birmanes via des programmes d'aide au développement. L'enveloppe de coopération bilatérale en Birmanie s'élève à 382 000 euros en 2009. Cette aide française, encadrée par la position commune de l'UE, est consacrée à l'action culturelle et linguistique ainsi qu'au soutien de projets d'ONG françaises et locales. L'accent est mis sur l'aide humanitaire et au développement, en vue d'un cheminement de la Birmanie vers la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. La France soutient des initiatives dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'adduction d'eau et de l'agriculture. La Birmanie a en outre bénéficié de 486 000 euros au titre du comité interministériel pour l'aide alimentaire en 2009, pour un projet de l'ONG Triangle consacré à la sécurité alimentaire dans les zones du delta de l'Irrawaddy touchées par le cyclone Nargis. En 2008, après le passage du cyclone, la France avait apporté une aide d'urgence de deux millions d'euros à la Birmanie. La coopération régionale française bénéficie également à la Birmanie, en contribuant à l'émergence graduelle d'une société civile mieux formée. À titre d'exemple, entre 2003 et 2005, des Birmans ont suivi une formation à l'Institut asiatique de technologie à Bangkok, dont le budget est financé à hauteur de 6,5 % par la France. L'effort français en Birmanie passe aussi par les contributions aux agences multilatérales (PNUD, UNICEF, PAM, UNHCR, etc.) et par l'action de l'Union européenne. L'instrument de financement de la coopération au développement (ICD) prévoit 65 millions d'Euros sur 2007-2013 pour des programmes dans les domaines de la santé et de l'éducation en Birmanie. L'UE apporte également un soutien aux réfugiés birmans dans les camps en Thaïlande, à travers le programme ECHO. Notre pays attache une grande importance à l'aide aux populations birmanes. Les sanctions que l'UE a adoptées à l'encontre de la Birmanie sont ciblées sur les dirigeants de la junte, afin d'épargner la population civile, que nous devons continuer à aider.

10 décembre 2009

450 députés du monde entier appellent le conseil de sécurité de l'ONU à enquêter sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Birmanie

Source | www.info-birmanie.org | A l'occasion de la journée mondiale des droits de l'homme, près de 450 députés du monde entier appellent le conseil de sécurité de l'ONU à enquêter sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Birmanie 442 parlementaires issue de 29 pays ont décidé d'interpeller le Conseil de Sécurité des Nations unies et demandent l'ouverture d'une enquête internationale sur les crimes contre l'humanité et autres crimes de guerre commis en Birmanie, et demandent la mise en place d'un embargo mondial sur les armes à destination du régime militaire birman. Initiée pour le 61 ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, cette démarche a été portée par deux parlementaires japonais, Hon. Azuma Konno et Hon. Tadashi Inuzuka, tous deux membres du parti démocrate japonais au pouvoir. En France, 24 parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat, issus de diverses familles politiques, se sont joints à cette action internationale.  Malgré les politiques divergentes de leurs gouvernements respectifs, tous les parlementaires ayant répondu à cet appel ont souligné leur inquiétude quant à la situation humanitaire en Birmanie et demandent au Conseil de Sécurité de l'ONU d'agir sur le dossier birman, comme il l'a fait par le passé pour le Rwanda ou le Darfour. Comme le souligne M. Azuma Konno, « une telle action est due de longue date. Le régime militaire birman mène des attaques brutales à l'encontre de sa population depuis des décennies. ». En effet, ces attaques à l'encontre de la population civile issue des minorités ethniques ont conduit à la destruction de plus de 3.500 villages dans l'Est de la Birmanie depuis 1996. Un récent rapport de la Harvard Law School's International Human Rights Clinic a rassemblé des preuves accablantes démontrant que le régime militaire a commis des crimes contre l'humanité dans l'Est de la Birmanie au cours de la dernière décennie. « Cette lettre démontre que les yeux du monde sont portés sur la Birmanie, et que nous attirons l'attention sur les violations perpétuelles des droits de l'homme perpétrées par le régime militaire. La destruction de villages et le nettoyage ethnique doivent immédiatement cesser. Je suis fier de pouvoir m'associer à cet appel lancé par tant d'élus du monde entier, et demander le respect des droits du peuple de Birmanie et que cesse cette violence gratuite » a ajouté M. Joseph Pitts, membre de la Chambre des Représentants aux Etats-Unis. Liste des parlementaires français ayant signé l'appel: Assemblée Nationale Aurélie FILIPPETTI , députée de Moselle, Présidente du groupe d'études à vocation internationale sur la Birmanie Lionnel LUCA , député des Alpes Maritimes, membre du groupe d'études à vocation internationale sur la Birmanie et membre de la commission des affaires étrangères François LONCLE , député de l'Eure, membre du groupe d'études à vocation internationale sur la Birmanie et membre de la commission des affaires étrangères Michel VOISIN , députée de l'Ain, membre du groupe d'études à vocation internationale sur la Birmanie Axel PONIATOWSKI , député du Val d'Oise, Président de la commission des affaires étrangères Etienne PINTE , député des Yvelines Noël MAMERE , député de Gironde Chantal ROBIN-RODRIGO , députée des Hautes Pyrénées Sénat Joëlle GARRIAUD MAYLAM , sénatrice des Français établis à l'étranger, Présidente du groupe Birmanie, secrétaire de la commission des affaires étrangères Jean FRANCOIS-PONCET , sénateur du Lot-et-Garonne, vice-président de la commission des affaires étrangères Robert BADINTER , sénateur des Hauts de Seine, membre de la commission des affaires étrangères Nicole BORVO COHEN-SEAT , sénatrice de Paris Odette TERRADE , sénatrice du Val-de-Marne Christian COINTAT , sénateur des Français établis à l'étranger Serge LAGAUCHE , sénateur du Val-de-Marne Michel BECOT, Sénateur des Deux-Sèvres Bernard FOURNIER , sénateur de la Loire Françoise HENNERON , sénatrice du Pas-de-Calais Laurent BETEILLE , sénateur de l'Essonne Yves POZZO DI BORGO , sénateur de Paris, membre de la commission des affaires étrangères Michel GUERRY , sénateur des Français établis à l'étranger, membre de la commission des affaires étrangères Jean-Pierre SUEUR , sénateur du Loiret Catherine MORIN DESAILLY , sénatrice de la Seine-Maritime Jean-Pierre LELEUX , sénateur des Alpes-Maritimes

 

Tribune du Sénateur Joëlle Garriaud-Maylam

Figaro 9 mai 2008

Question d'actualité au gouvernement n° 0019G de Mme Joëlle Garriaud-Maylam publiée dans le JO Sénat du 19/10/2007

Mme Joëlle Garriaud-Maylam . Ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme. Elle était initialement destinée à M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, lequel participe aujourd'hui au Conseil européen se tenant à Lisbonne.

Nul n'ignore la gravité des événements qui secouent la Birmanie. L'ampleur de la répression contre un peuple courageux qui n'aspire qu'à vivre dans la dignité et à retrouver la démocratie a ému l'opinion mondiale et nous oblige à nous demander comment nous pourrions aider à la réconciliation nationale, seule issue acceptable pour le Myanmar.

En effet, ni la mobilisation internationale, symbolisée par l'attribution du prix Nobel de la paix à Aung Saan Suu Kyi, ni les sanctions imposées par les pays occidentaux depuis 1996, ni les appels répétés au dialogue n'ont réussi à infléchir le pouvoir en place, soutenu, il est vrai, par la grande puissance voisine.

Devant cette situation, le Gouvernement français et nos diplomates ne sont pas restés inactifs. L'envoi, avec l'assentiment des Chinois, de l'émissaire onusien Ibrahim Gambari, la première déclaration sur la Birmanie du Conseil de sécurité des Nations unies, la déclaration de l'Union européenne du 25 septembre dernier et l'annonce du gel des avoirs des généraux birmans aux États-Unis sont autant de mesures positives, même si l'histoire récente a montré, hélas ! que c'est surtout le peuple, et non les dirigeants, qui souffre des sanctions économiques.

Dans ce contexte, ma question est simple : quel peut être et quel doit être le rôle de la France qui, tout en s'associant aux sanctions internationales, a choisi de poursuivre sa coopération culturelle, linguistique et éducative au profit des Birmans ?

Pour m'être rendue au Myanmar, je peux témoigner de l'impact très positif de nos diplomates et de notre communauté française, qui, notamment dans les organisations non gouvernementales, font un travail remarquable pour accompagner un peuple birman en souffrance.

J'en viens à ma question : quelle sera la stratégie du Gouvernement au cas où, comme nous le craignons, la situation s'aggraverait ? Ici, au sein de la Haute Assemblée, nous sommes tous très sensibles à l'avenir du peuple birman - nous l'avons prouvé au fil des ans - et nous ne voudrions pas que le titre provocateur d'un récent article paru dans un grand quotidien - « Birmanie : responsables, bientôt coupables » - ne reflète un jour la réalité ! (Applaudissements sur les travées de l'UMP)

Réponse du Secrétariat d'État chargé des affaires étrangères et des droits de l'homme

Publiée dans le JO Sénat du 19/10/2007

Mme Rama Yade , secrétaire d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme. Madame le sénateur, les agissements de la junte au pouvoir en Birmanie, vous avez raison de le souligner, sont particulièrement condamnables.

Le peuple birman souffre, et la France ne pouvait rester sourde à ses appels. Notre pays, qui compte maintenir la pression sur la junte, n'a d'ailleurs pas attendu la crise actuelle pour s'impliquer.

Personnellement, dès ma prise de fonctions, je me suis engagée sur le dossier birman, appelant à la libération d'Aung Saan Suu Kyi, symbole s'il en est de la résistance à l'oppression.

J'ai reçu au mois de juillet dernier M. Gambari, l'envoyé spécial des Nations unies en Birmanie. J'ai appelé à une nouvelle stratégie, convaincue que la politique menée jusqu'alors avait montré ses limites. Seule une stratégie de long terme et l'utilisation de toute une palette d'actions peuvent être efficaces.

Que faisons-nous actuellement ?

L'action de la France, de l'Union européenne et des Nations unies va bien au-delà d'une dénonciation, certes essentielle mais non suffisante, des violations des droits de l'homme : nous prenons des initiatives.

Le Conseil des droits de l'homme a adopté une résolution condamnant énergiquement la répression des opposants.

Surtout, le Conseil de sécurité des Nations unies, présidé par la France, a été saisi en septembre dernier du dossier birman par Bernard Kouchner, qui se trouvait alors à New York. Nous avons ainsi permis l'adoption par le Conseil de sécurité, le 11 octobre dernier, d'une déclaration présidentielle. Il s'agit du premier texte adopté formellement sur cette question, la Chine et la Russie ne s'y étant pas opposées.

La France soutient par ailleurs pleinement les efforts de l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies en Birmanie, M. Ibrahim Gambari.

Quant à l'Union européenne, elle s'est engagée à renforcer les sanctions et à mettre en place de nouvelles mesures : le « paquet » adopté le 15 octobre dernier constitue une réponse claire et ferme de l'Union européenne au comportement inacceptable de la junte birmane.

Ces mesures touchent directement les intérêts de la junte, sans affecter la population birmane. Cette dernière ne doit pas être pénalisée deux fois, par la junte et par les sanctions internationales.

Il ne s'agit donc pas d'une démarche exclusivement punitive, les sanctions pouvant être allégées, voire suspendues, si les autorités birmanes font ce que la communauté internationale exige. C'est d'ailleurs pour cette raison que la France a maintenu ses relations culturelles avec la Birmanie.

Enfin, il est important que nous fassions pression sur les pays asiatiques. C'est d'ailleurs tout l'objet de la prochaine tournée en Asie, à la fin du mois, de Bernard Kouchner, que j'accompagnerai.

Nous avons également proposé la création d'un groupe de contact, qui devrait être mis en place au cours des prochains mois. (Applaudissements sur les travées de l'UMP, ainsi que sur certaines travées de l'UC-UDF.)

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Dernières prises de position de la communauté internationale

- ONU : 11/10/07 Déclaration du Conseil de sécurité (5757e séance – CS/139) qui « déplore vivement l'utilisation de la violence contre des manifestations patifiques » au Myanmar et « souligne l'importance de la libération rapide de tous les prisonniers politiques et des autres détenus ». Elle demande au gouvernement du Myanmar « d'œuvrer avec toutes les parties concernées dans le sens de l'apaisement de la situation et d'une solution pacifique.

C'est la première fois de son histoire que le CS/ONU adopte une déclaration sur le Myanmar.

- Union européenne : 15/10/07 Approbation des 27 ministres des affaires étrangères de l'Union européenne sur le principe de nouvelles sanctions contre la Birmanie. L'aggravation des sanctions concerne l'interdiction d'importation touchant le bois, les pierres précieuses, les les métaux (rien par contre sur le pétrole et le gaz).

 

 


* le groupe France-Birmanie appartient au groupe parlementaire régional Asie du Sud-Est. regroupant également Bangladesh,Brunei, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, et Thaïlande.

Joëlle Garriaud-Maylam
Sénateur des Français établis hors de France - contact : j.garriaud-maylam@senat.fr
Présidente déléguée du groupe d’amitié France-Asie du Sud-Est (Birmanie) et présidente du groupe France-Birmanie du Sénat